C’est Christophe Maé qui chante cette question sur le bonheur dans son album « Attrapes rêves ». On l’entend un peu partout mais cette question n’est pas la seule en ce qui concerne le bonheur. Il y a aussi celle de sa définition « C’est quoi le bonheur ? » ou encore celle de son attente « C’est quand le bonheur ? ».
Quelques timides réponses surgissent de ci de là. Le bonheur serait dans la satisfaction des désirs du corps comme l’écrit Michel Onfray dans son livre « Le bonheur est dans le corps ». Selon les magazines, ce bonheur se situerait, en vrac : dans des vacances bien méritées, dans l’achat d’une résidence secondaire, dans l’auto accomplissement, dans la réalisation de soi, dans le yoga ou une croisière en méditerranée…
Bref, les réponses ne manquent pas mais vous serez d’accord avec moi, elles ont toutes comme un petit goût de trop peu. Oui, tout cela est bien agréable mais après ?
Quand Jésus parle de bonheur, il le fait à sa manière, toujours surprenante, renversante même.
D’abord il ne donne pas de recette pour le bonheur mais il déclare les gens heureux. Un peu comme on fait une déclaration d’amour, Jésus fait une déclaration de bonheur : « Heureux sont ceux qui… » (Evangile de Matthieu chapitre 5). Quand on connait le personnage qui nous fait cette déclaration, on se sent déjà un peu différent presqu’heureux !
Et puis, deuxième renversement des choses, Jésus déclare heureux des personnes qui ne répondent pas du tout aux critères universels du bonheur. « Heureux les pauvres en esprit…nous dit-il. L‘expression « pauvres en esprit » nous intrigue un peu.
Pour mieux la comprendre, prenons une version de la Bible plus facile à lire et qui donne « Heureux sont ceux qui se savent spirituellement pauvres… » (Bible du Semeur).
Prenons aussi un exemple quasi «parfait » d’un homme qui se sait spirituellement pauvre, le dénommé Zachée (Evangile de Luc chapitre 19). Pourtant, il nous est dit qu’il était riche et qu’il était chef.
Ce type de Jéricho possédait les deux signes de la réussite les plus marquants : l’argent et le pouvoir. Ce Zachée a manifestement bien réussi dans la vie, et on ne parle pas de sa Rolex ! Mais son histoire nous amène à penser que s’il a réussi dans la vie, il n’a peut-être pas réussi sa vie. En tous cas, il est en manque de quelque chose notre caïd de Jéricho. Sinon pourquoi court-il pour voir ce Jésus qui passe dans sa ville ? Pourquoi grimpe-t-il sur un arbre au risque de se couvrir de ridicule ? Si Zachée est prêt à tout risquer c’est bien parce qu’il se sent pauvre en relations, en relations qui comptent, en relations qui durent. Il se sait « spirituellement pauvre ».
Et là l’histoire s’emballe, Jésus le remarque sur son arbre, l’interpelle et s’invite chez lui. Zachée descend de son arbre perché et accueille Jésus chez lui, à moins que cela ne soit l’inverse. Jésus accueille Zachée dans ses contradictions d’homme et son manque de bonheur. « Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison » dit Jésus à la fin de l’histoire.
Encore une déclaration de bonheur, un bonheur qui entre dans la vie de Zachée. Le bonheur d’avoir été accepté, aimé et accueilli par Jésus le fils du très haut. Le bonheur d’une relation retrouvée avec l’Autre et de relations renouvelées avec les autres.
Et si c’était cela le bonheur ?
À chacun de choisir ses critères de bonheur.
À chacun aussi de se laisser interpeller et bouleverser par Celui qui sait ce qui manque à notre bonheur.
Allez, je termine par l’expression consacrée : Avec lui dans ta vie, c’est que du bonheur !
Eric van der Does