Job 3 v1-7
Après cela, Job prit la parole et se mit à maudire le jour de sa naissance.
Il parla en ces termes :
Que périsse le jour où je fus enfanté et la nuit qui a dit: «Un garçon est
conçu!»
Ce jour, qu’il se change en ténèbres, que Dieu là-haut ne s’en occupe plus,
oui, que nulle clarté ne rayonne sur lui!
Que d’épaisses ténèbres et l’ombre de la mort le réclament pour elles[b]!
Que des nuées pèsent sur lui, que des éclipses de soleil[c] le chargent
d’épouvante!
Oh! que l’obscurité saisisse cette nuit, qu’elle n’ait pas sa place au milieu des
jours de l’année et qu’elle n’entre point dans le compte des mois!
Que cette nuit-là soit stérile et que nul cri de joie n’y résonne jamais.
Job 6:2-4
Ah! si mon affliction pouvait être pesée
et s’il était possible de mettre toute ma misère sur les plateaux d’une balance,
assurément mon malheur est plus pesant que le sable des mers, c’est pourquoi mes
paroles dépassent la mesure.
Car les flèches du Tout-Puissant sont plantées dans mon être et mon esprit boit leur
poison, oui, je suis assailli par les terreurs que Dieu m’envoie.
Job 10 v1-17
Dieu, pourquoi t’en prends-tu à moi?
Je suis dégoûté de la vie, je ne retiendrai plus mes plaintes, je veux exprimer
l’amertume qui remplit tout mon être.
Et je veux dire à Dieu : Ne me traite pas en coupable, fais-moi savoir pourquoi tu me
prends à partie.
Prends-tu plaisir à m’accabler, à mépriser ta créature, ce que tes mains ont fait?
Est-ce bien de favoriser les desseins des méchants?
As-tu des yeux de chair, et ne vois-tu qu’à la façon des hommes?
Ta vie serait-elle aussi courte que celle des humains, et tes années passeraient-elles
comme celles d’un homme,
pour que tu recherches ma faute et pour que tu enquêtes sur mon iniquité ?
Pourtant tu le sais bien, je ne suis pas coupable. Et il n’y a personne pour me délivrer
de ta main!
C’est toi qui m’as créé, tes mains m’ont façonné ensemble, tout entier, et tu me
détruirais!
Oh, souviens-toi, je t’en supplie, que tu m’as façonné comme avec de l’argile.
Voudrais-tu à présent me faire retourner dans la poussière?
Tu m’as coulé comme du lait, puis fait cailler en fromage.
Ensuite tu m’as revêtu de peau, de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs.
C’est toi qui m’as donné la vie, tu m’as accordé ta faveur, et tes soins vigilants ont
préservé mon souffle.
Mais voilà donc ce que tu cachais dans ton cœur et je sais maintenant ce que tu
méditais:
tu voulais m’observer, me surprendre à pécher avec la volonté de ne pas pardonner
ma faute, et si je suis coupable, malheur à moi!
Si je suis innocent, je ne puis cependant marcher la tête haute, moi qui suis rassasié
de honte et de misère.
Car si je me redresse, tu me pourchasses comme un lion, et tu t’acharnes contre moi
avec ta force terrifiante.
Tu renouvelles constamment tes assauts contre moi, ta fureur envers moi s’accroît, tes
troupes se succèdent pour m’assaillir.